What lies beneath

Je viens de voir ‘What lies beneath’ (2000), ‘Apparences’ en français, de Robert Zemeckis, et je vous livre ici mes impressions.

Ça commence exactement comme le ‘Rear window’ d’Hitchcock, Harrison Ford (Norman) et Michele Pfeiffer (Claire) formant un couple charmant, à ceci près que les rôles sont inversés : elle est coincée à la maison ; lui va et vient. Lorsque la voisine terrifiée par son mari disparaît et que Claire, s’imaginant qu’il l’a fait disparaître, se heurte à l’incrédulité de son mari de docteur, la ressemblance avec Rear window s’accentue. Et lorsque Claire espionne le voisin aux jumelles et que Zemeckis prend un malin plaisir à reprendre les mêmes cadrages qu’Hitch, on se dit que ce bête remake est un peu grotesque, que la maison isolée c’est bien moins intéressant que la vie de la cour d’Alfred, et que cette histoire de porte qui ferme mal n’est pas bien terrifiante. On note quelques clins d’oeil au maître (la salle de bain qui évoque Psycho, les roses rouges qui rappellent Marnie, ou encore après la séance de spiritisme Claire qui referme une porte inexistante comme celle qui s’ouvre à la fin de The Birds), mais l’on se dit que le film va être calqué sur Rear window et que le suspense est mort…

Et c’est le moment que choisit Zemeckis pour fermer cette voie du remake, changer de cap et s’engouffrer à bride abattue dans le fantastique (avec une fin conforme au genre). Je ne spoilerai pas plus…

On l’aura compris, Zemeckis joue des références pour mieux égarer le spectateur et le surprendre. Car pendant deux heures il joue à nous faire peur avec toujours la même recette : tension, silence… puis surenchère sonore et visuelle, un coup, deux coups, et un dernier pour être sûr que l’on sursaute. C’est répétitif, un peu agaçant, et souvent très prévisible, mais ça marche et c’est finalement assez amusant. Ce film m’a plus fait sursauter que The Others d’Amenabar, mais comme j’ai eu l’occasion de l’écrire ici ce n’est pas ce côté frissons qui fait se démarquer le film du réalisateur espagnol.

Bref, un film clin d’oeil pour faire peur, et qui y arrive bien.


En lire plus sur : cinéma