Croisements
Un poème commencé dans le train et achevé le 5 avril 2003 (dernière strophe rajoutée le 3 mai) :
Que demeurera-t-il de ces voies qui se croisent,
De ces routes inconnues que survolent nos vies,
De ces traces d’acier où nos rêves s’embrasent,
De ces autres destins retombés dans l’oubli ?
Ces moments partagés, ces regards échangés,
Germeront-ils ailleurs ou n’auront-ils été
Pour ces chers disparus que des instants perdus,
Enterrés sous le sable des heures révolues ?
Que demeurera-t-il de ces voix qui se taisent ?
Quand dans la clarté pâle d’un jour qui faiblira
Nous nous retournerons sur un chemin de braises,
Partirons-nous sereins sous le son froid du glas ?
La vie est comme un livre où les heures stériles,
Inconscientes ou seules, ont des mots bien tranquilles.
Mais quand viendra la nuit nous entendrons trop tard,
En voulant les relire, la voix du désespoir.
Le doux cocon ouaté de la facilité
Nous étouffe. Crevons-le, et partons au dehors
Tisser sur d’autres fils des jours multicolores
Et savourer ensemble le bonheur d’exister.