Oechul (April snow, 2005), Jin-ho Hur

Accident de voiture, la femme d’In-su est dans le coma. À l’hôpital il rencontre Seo-young qui pleure, son mari aussi est dans le coma, il était dans la même voiture. L’attente commence pour In-su et Seo-young, qui découvrent très vite que leurs époux étaient amants. Ils partagent l’attente, l’incompréhension, la douleur, une envie impuissante de vengeance et, peu à peu, une attirance mutuelle : « On pourrait coucher ensemble, rien que pour les embêter… » C’est le printemps. Deux histoires d’amour dans le coma, une nouvelle prend forme entre les deux naufragés, seuls au monde. Mais la réalité les rattrape, les conventions sociales les écartent, l’un des époux se réveille. Leur radeau pourra-t-il résister aux vagues ?

Jin-ho Hur réalise une petite perle de poésie, sorte de In the mood for love coréen. Mais là où Wong Kar Wai s’attardait sur ses personnages, avec ses inoubliables ralentis sur Maggie… là où il leur donnait une maturité et un caractère qui n’en étouffait que plus entre les murs étroits de leur environnement, le couple d’ April Snow paraît beaucoup plus fragile, passif, entraîné sans résistance par l’enchaînement des événements extérieurs, tel une coquille de noix sur une mer qui les dépasse. Cette impuissance totale rend d’autant plus touchante la scène finale… Un beau film.


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