Paris-Bombay = 1.000 kg de riz
Ce week-end j’ai vu les copains avec qui je prépare un projet humanitaire en Inde pour juillet. Ça a été l’occasion de mises en situation intéressantes.
En particulier, un Indien me demande pourquoi je suis venu, vu que si je leur avais plutôt donné l’argent du billet d’avion ils auraient pu se payer un ouvrier/prof bien plus efficace que moi : ce qu’il veut c’est pas qu’on vienne le voir, c’est qu’on lui donne de l’argent pour financer ses projets.
Alors autant je crois en l’action locale plutôt qu’à des programmes parachutés depuis l’Occident, autant une relation qui se limite à la subvention ne fait que créer une dépendance. Car sans une relative autonomie financière des projets locaux, ce sont finalement les bailleurs de fonds qui choisissent quels projets se font en décidant ceux qu’ils subventionnent, et ce ne sont plus les priorités locales qui jouent.
Donc ok pour soutenir les actions locales, ça fait partie de notre démarche, mais on ne doit pas s’arrêter à cela : le dialogue et l’échange culturel peuvent apporter beaucoup des deux côtés. Déjà ils permettent à chacun de rencontrer un autre point de vue et d’élargir un peu sa réflexion. D’autre part ils nous permettent de mieux comprendre les actions locales pour appuyer les plus pérennes et pas forcément celles qui font le plus de pub. Enfin en mettant entre parenthèses le rapport dominant/dominé que l’on trouve souvent dans l’aide internationale, ils permettent à des populations méprisées dans leur propre région, les intouchables en l’occurrence, de prendre confiance en elles pour bâtir leur autonomie.