Un océan dans les yeux

Certains jours, lorsqu’en regardant le ciel bleu, allongé dans l’herbe, je ferme un peu les paupières, je vois des petits grains de lumière qui semblent vivre et se bousculer comme des fourmis. Le soleil paraît alors jouer à la surface de mes yeux mi-clos comme sur les vaguelettes d’un océan minuscule. Si je ferme encore un peu de sorte que mes cils fassent plus d’ombre à la surface cristalline, et que je regarde tout près, j’y vois des cellules comme sur ces images des livres de biologie qu’on étudiait au lycée, sauf qu’elles semblent flotter à la surface de mes globes océaniques, dérivant au gré des mouvements que je m’amuse à donner pendant de longues minutes… Si maintenant je les ferme complètement, le souvenir de la lumière imprime encore dans l’obscurité des tâches colorées qui viennent, vibrent quelques secondes puis disparaissent dans la nuit. Après cette aurore boréale je rouvre les yeux sur la réalité, qui a le visage d’un grand ciel bleu. Pas mal non plus.


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