8 février 2003
Ce carnet relate le voyage d’un mois en Chine du Sud effectué avec Ghiz et
Jérémie en janvier 2003. C’est un mélange d’impressions notées sur le vif, et
qui ont pu évoluer ensuite, et de remarques faites a posteriori. Un peu un
livre de comptes aussi, puisque j’indique les tarifs à l’attention des
voyageurs qui suivront nos pas ; sauf mention contraire ils sont donnés pour
une seule personne pour les billets de transport et les hôtels, et pour trois
pour les notes de restaurant.
dimanche, 21h37
Nous embarquons dans une heure. Jérémie est parti téléphoner ; Ghiz révise son
phrasebook. En face de moi une jeune Chinoise, sac Vuitton en bandoulière, est
plongée dans un roman à la couverture rose dont elle tourne les pages de
droite à gauche. À mesure que les passagers arrivent grandit mon impression
d’être déjà en Chine. Seuls Ghiz à ma droite, qui après avoir évoqué Dune,
Asimov et Tolkien vient d’entamer les Cavernes d’acier, et deux Allemandes à
ma gauche me rappellent que nous sommes encore en Europe.
2 décembre 2002
Dix-huit heures, il fait déjà nuit, bientôt l’hiver. Un jeune homme fatigué pousse la porte d’une pharmacie. Fièvre, nez pris, l’apothicaire lui tend deux boîtes accompagnées d’explications rassurantes. En encaissant il lève le nez, se tourne vers son assistante : « - Ce n’est pas votre anniversaire, aujourd’hui ? - Si. - Bon anniversaire. - Merci. » Le jeune homme réitère le souhait et, un peu moins soucieux de sa santé bientôt rétablie, s’en va un peu plus léger qu’il n’était entré, traverse la rue. Crissement de pneus. Trop tard.
9 août 2002
Cet article publié en avril 2000 a été mis à jour.
Cet article est obsolète. Le site utilise désormais le générateur
Hugo.
JMparse c’est le script grâce auquel toutes les pages de ce site ont été
générées ; en particulier le menu sur la gauche.
23 mai 2002
En introduction au récit de mon voyage au Cambodge, j’ai écrit un petit poème
sur ce merveilleux pays :
C’est un jour gris mais doux…
C’est un jour gris mais doux qui s’ouvre devant moi,
Gris comme ces nuées sales qui cachent notre étoile,
Mais bientôt sa lumière de nouveau brillera,
À l’autre bout du monde où le ciel n’est plus sale,
Où les rizières s’étendent, illuminant de vert
Les sillons de terre rouge et les montagnes bleues,
Et où dans les mémoires le souvenir amer
D’un douloureux passé s’éteint à petit feu.
C’est un jour gris mais doux qui s’ouvre devant moi,
Doux comme le souvenir de ces beaux paysages,
Où mon âme est restée, où elle revient parfois,
Doux comme les sourires sur ces charmants visages
Que je revois en rêve quand le ciel est trop doux,
Ces beaux sourires lancés contre un passé trop noir,
Un présent douloureux, un avenir trop flou,
Qui s’entrouvre pourtant et où brille l’espoir.
23 mai 2002
Les images qui suivent sont protégées, et sont reproduites ici avec la
permission explicite des ayant droits (www.mcescher.com).
All M.C. Escher works © 2000 Cordon Art BV - Baarn - the Netherlands. All
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Quelques belles images de M.C. Escher
11 avril 2002
Une petite Japonaise, Chihiro, s’ennuie dans la voiture qui l’emmène
avec ses parents vers leur nouvelle maison. Après avoir pris un chemin de
traverse, la voiture s’arrête devant un étrange tunnel, que le trio décide
de franchir… pour y découvrir bientôt un monde merveilleux et inquiétant
où l’on n’aime guère les humains, et où des animaux plus ou moins
imaginaires, tous loufoques, sont aux petits soins pour les dieux
pachydermiques qui viennent se baigner là sous l’égide de la sorcière
Yubaba. C’est dans cet univers plein de poésie et Lewis-Carrollesque à
souhait que la petite Chihiro va, aidée par un mystérieux garçon, vivre
maintes péripéties et rencontrer moult personnages extraordinaires.
22 février 2002
La bande-annonce laissait présager du schéma américain standard qui voit
s’affronter les bons sentiments US et la barbarie du reste du monde. Mais
« c’est un Ridley Scott », alors j’y suis quand même allé. Par curiosité
aussi ; j’espérais être surpris.
5 février 2002
Je viens de voir ‘What lies beneath’ (2000), ‘Apparences’ en français,
de Robert Zemeckis, et je vous livre ici mes impressions.
Ça commence exactement comme le ‘Rear window’ d’Hitchcock, Harrison
Ford (Norman) et Michele Pfeiffer (Claire) formant un couple charmant, à
ceci près que les rôles sont inversés : elle est coincée à la maison ; lui
va et vient. Lorsque la voisine terrifiée par son mari disparaît et que
Claire, s’imaginant qu’il l’a fait disparaître, se heurte à l’incrédulité
de son mari de docteur, la ressemblance avec Rear window s’accentue. Et
lorsque Claire espionne le voisin aux jumelles et que Zemeckis prend un
malin plaisir à reprendre les mêmes cadrages qu’Hitch, on se dit que ce
bête remake est un peu grotesque, que la maison isolée c’est bien moins
intéressant que la vie de la cour d’Alfred, et que cette histoire de porte
qui ferme mal n’est pas bien terrifiante. On note quelques clins d’oeil au
maître (la salle de bain qui évoque Psycho, les roses rouges qui
rappellent Marnie, ou encore après la séance de spiritisme Claire qui
referme une porte inexistante comme celle qui s’ouvre à la fin de The
Birds), mais l’on se dit que le film va être calqué sur Rear window et que
le suspense est mort…
26 janvier 2002
Newsgroups: fr.rec.cinema.discussion
Subject: Re: [AVIS] Ouvre les Yeux [SPOILERS]
Date: Sat, 26 Jan 2002 18:47:47 +0100
Philippe Chavin a écrit :
Ouvre les Yeux (Abre los Ojos)
[…]
Et c’est parti pour 2 heures de “je me réveille/ouf ce n’était qu’un
rêve/me souviens-je de ce qui s’est passé ou de mon dernier cauchemar?“.
Je pense que, comme dans le cas de son dernier film « The Others », il
est très réducteur de n’évoquer que la partie film à suspense de « Abre
los ojos ».
En effet, ce film présente une réflexion intéressante sur les réalités
virtuelles que chacun se construit pour nier une réalité qui le fait
souffrir. Amenabar nous dit que cette forme de réalité fausse et égoïste
s’identifie à la mort, car elle nous fait nier la réalité humaine, ce
point de rencontre avec l’autre qu’est la vie.
7 janvier 2002
Le 1er niveau du film d’Amenabar a été évoqué à maintes reprises.
Je veux parler du côté film-de-fantômes-qui-fait-peur, plutôt
réussi bien que l’évaluation de cette réussite revête un caractère
subjectif. Et finalement, des films qui font peur, il y en a eu des
kilomètres, et ce n’est pas ce 1er niveau qui rend ce film unique. Je veux
donc discuter du 2nd niveau.
En effet, Les Autres me paraît une illustration intéressante du
ressenti symétrique que peuvent avoir deux parties dans une situation
commune. Ainsi les « spectres » ont peur des vivants car ils sentent une
présence étrangère dans la maison, notamment au travers d’actes comme
l’ouverture des rideaux, des portes ou du piano. Et le film dépeint le
ressenti chez ces spectres de la confrontation aveugle avec l’autre, de la
peur qui en découle. On voit même comment certains actes innocents
apparaissent hostiles au milieu de ce ressenti inquiet empli de préjugés,
notamment lorsque la mère se prend une porte dans les dents.